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Larry Graham & The Graham Central Station à la Grande Halle de La Villette le 4 septembre 2012


Les adultes reprennent le travail le teint halé, les enfants préparent leur cartable pour la rentrée, les maisons d’éditions déversent leurs nouveaux titres dans les bacs des librairies débordées et les journalistes ressortent leur sempiternelles marronniers. Oui, nous sommes bel et bien début septembre. Je fais également ma rentrée après un été bien (trop) calme pour diverses raisons. Je reprends le chemin des concerts qui me conduit ce soir à La Grande Halle de la Villette dans le cadre du festival Jazz éponyme qui offre chaque année une programmation alléchante. Pour ma première date j’ai choisi Larry Graham & The Graham Central Station par curiosité, c’est une référence pour tous les bassistes du monde entier. En effet Larry Graham fut l’inventeur du slap, technique de frappe des cordes de la guitare basse avec le plat du pouce, ce qui délivre un son reconnaissable, très percussif. C’est sa marque et une des raisons de la popularité de Sly And The Family Stone, groupe dans lequel il officia six ans.

N’ayant pas réussi à arriver en retard cette fois, me voici devant la salle à 20h. Les portes sont déjà ouvertes, j’entre sans attendre, montre mon billet et me retrouve dans la salle qui se remplie doucement (à cinq mètres de la scène, au centre, un chouïa à gauche). Dix minutes plus tard la première partie commençait. Si tous les concerts pouvaient se passer comme ça tout le temps ! Les organisateurs de ce festival ont pris la bonne habitude d’être réglo avec l’horaire, on c’est à quoi s’attendre.

La première partie est assurée par Anthony Joseph & The Spasm Band. Anthony Joseph est un anglais originaire de Trinidad. Son Spasm Band est composé d’un batteur, un percussionniste, un bassiste, un trompettiste et un guitariste. On peut déjà noter l’acoustique et les balances excellentes, on entend nettement tout le monde et ça fait plaisir de pouvoir prendre pleine mesure de la musique offerte.

Pour caractériser la musique d’Anthony Joseph il faut parler de creuset, de melting pot : tantôt Funk, tantôt Rock, tantôt Afro Beat avec des textes scandés -Anthony Joseph est aussi poète et écrivain- tout se rejoint, tout se mélange. Groupe très très sympathique, ils n’ont pas de mal à chauffer la salle et à enjouer le public pendant une heure.

Après une pause d’une petite demie-heure pour la préparation de la scène, les lumières s’éteignent. Applaudissement. Nous sommes tous aux aguets pour voir le groupe entrer sur scène. Soudain nous entendons derrière nous des percussions façon marching band. Tout le monde se retourne et voilà que nous voyons le GCS, chacun avec un tambourin, une caisse clair ou des cymbales, traverser la fosse pour monter sur scène et se placer derrière son instrument respectif (batterie, guitare basse, orgue, synthé et un pad de sons enregistrés géré par la choriste). Le coup d’envoi est donné. Larry Graham tout de blanc vêtu avec brodés en doré sur les manches, « Funky » et « GCS », reçoit d’un technicien sa guitare basse immaculée, munie d’un micro pour permettre à Larry de jouer et chanter tout en se déplaçant librement.

C’est parti pour deux heures intense de musique. Ils n’arrêteront pas ou peu, ça enchaîne morceau rythmé sur chanson énergique, le public est emporté par le courant, la Funk submerge tout. Le groupe pioche dans leur répertoire et joue leurs dernières compositions issues de l’album Raise Up qui sortira prochainement. Il y a même une reprise de Higher Ground de Stevie Wonder.

On lui pardonne pendant un intermède le « Paris is the funkiest city in the world » qu’on imagine redit à chaque concert et on sourit au sujet de son anecdote-cliché de sa demande en mariage à Paris. Car peu de temps après, pendant que ses musiciens, excepté le batteur, se reposent en coulisses, il nous gratifie d’un solo monstrueux de basse, jouant avec plusieurs pédales d’effets et allant même en fosse jouer pour le plus grand bonheur des spectateurs autour de lui, le tout sur la rythmique de la batterie. En parlant de ça, le son de cette batterie (très certainement triggée) est énorme et le jeu du batteur, dantesque. C’est puissant, dynamique, ça claque, ça tape, quelque solos sauvages, un tempo maitrisé, bref, le profil typique du grand batteur de Funk.

Le groupe revient au complet sur scène puis Larry annonce un “back in time” rejouant les classiques de Sly And The Familiy Stone : Family Affair, Hot Fun In The Summertime, If You Want Me To Stay, Dance To The Music. Justement sur le If You Want Me To Stay (qui est revenu durablement dans ma playlist), Larry Graham invite des personnes du public à venir sur scène pour participer au show. Plusieurs personnes, avec un talent certain, ont pris le micro pour chanter le refrain. Il y a même une personne désireuse de jouer au clavier qui se met à côté de l’organiste et sort un solo bien senti. Un dernier auquel Larry tend le micro, refuse poliment lui montrant qu’il n’est que bassiste. Pas de problème, ni une ni deux Larry enlève sa guitare pour la lui proposer. Surprise de tout le monde et surtout de l’intéressé ; n’osant pas de prime abord, il céde très vite à l’envie et à la chance de toucher un instrument mythique, une Excalibur pour tout bassiste.

La chanson se termine, le public regagne la fosse et le groupe enchaîne les morceaux jusqu’à la fin du concert devant un public chaud bouillant. Puis au rappel, Larry Graham propose à nouveau aux gens d’envahir la scène et laisse la fosse chanter pendant que les musiciens partent, un tambourin à la main.

Je ne m’attendais vraiment pas à un show d’une telle intensité. Et pour tout vous dire je ne suis pas peu fier de ma petite prouesse : ne pas avoir mentionné le nom de Prince, tellement ce concert m’a fait furieusement repensé à celui de Prince en juillet 2011 au Stade de France. Même envie, même ambiance, même énergie, même ardeur, même durée, la musique pour la musique et rien que pour la musique. Et puis il y a ces petits détails, l’habit blanc et or, qu’ils avait tout deux, le culte voué aux guitares, la reprise de Every People lors des deux concerts, etc.

Précisons tout de même que Larry Graham fait partie de l’entourage de Prince. Il jouait à ses premières parties puis fut son bassiste pendant un moment. Et une fois n’est pas coutume, pour finir sur une info people, c’est Larry Graham qui influença Prince à être témoin de Jéhovah.

Setlist (source : funku.fr)

  • Intro/Throwing Down The Funk
  • We’ve Been Waiting
  • It’ Ain’t No Fun To Me
  • It’s Alright
  • Raise Up
  • I Can’t Stand The Rain
  • Thank You For Talkin’ To Me Africa
  • Higher Ground
  • Bass Solo
  • Family Affair/Hot Fun In The Summertime/If You Want Me To Stay/Dance To The Music
  • The Jam
  • Thank You Fallentinme Be Mice Elf Agin
  • No Do U Want Ta Dance
  • I Want To Take You Higher

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